Dès la création de l’entreprise, nous avons réembauché les deux monteurs de « TECHNI-FRANCE » et embauché deux autres. Nous avions aussi racheté une partie du matériel et tous les anciens modèles en en rebaptisant certains « FRANCE-MINIATURES ». Notre première réalisation originale en tant que « FRANCE-MINIATURES » a été le « Cabriolet Citroën DS19 1961 » avec « cendriers » qui a été écoulé à plus de 1.200 exemplaires (ils sont introuvables aujourd’hui). Nous avons aussi continué d’étoffer la gamme avec de nouvelles Citroën et voitures de records dont Pierre avait fait sa spécialité, ainsi que des voitures de course françaises emblématiques comme la Gordini de F1.

Entre actionnaires, nous nous étions partagé les tâches. Trois d’entre nous avions une activité salariée en dehors de la société et le gérant était à plein temps. Je faisais les prototypes le soir et le W.E. chez moi, un autre s’occupait des questions d’aménagement et d’organisation des ateliers de peinture et de montage dans nos nouveaux locaux lyonnais. Les moulages étaient sous-traités dans un C.A.T. où travaillait l’un des actionnaires, ce qui lui permettait d’organiser et de surveiller la production. Les fonderies white-métal et bronze, étaient sous-traitées chez un spécialiste lyonnais réputé qui travaillait pour la bijouterie. Avec quatre monteurs à l’atelier, cela faisait en tout huit personnes dans la société. Nous faisions aussi du moulage et du montage en sous-traitance pour d’autres marques.

Quand mon emploi du temps le permettait, nous nous réunissions le vendredi vers 17h à l’atelier de Lyon, avec souvent les monteurs pour voir ce qu’il y avait à améliorer. L’affaire ronronnait doucement et la production augmentait en volume. Malheureusement, la gestion hasardeuse du gérant et un très gros problème relationnel entre lui et l’un des actionnaires suite à un loupé sur la peinture d’une centaine de miniatures, nous ont contraints de cesser l’activité en 1989 au bout de moins de deux ans d’existence. Avec le quatrième actionnaire, nous étions en dehors de tout ça, mais nous avons dû l’accepter, tant la situation était devenue intenable.

Certaines miniatures ont été pompées plus tard par un indélicat, notamment les rares Ambulances B2 (le dernier modèle mis en production) et la Torpédo « Type A 1919 ». Tous les prototypes des miniatures ont été dispersés par le gérant, dont une douzaine qui n’ont jamais été mis en production, sans que je ne sache ce qu’ils sont devenus. Il y avait des B2, B10, B12, B14, Berliet et des « Traction » ; je n’en ai aucun tirage, et même pas de photos !

 J’ai pratiquement toutes les miniatures « TECHNI-FRANCE » et « FRANCE-MINIATURES » que nous avons produites. Je les conserve précieusement dans ma collection, mais je n’ai malheureusement pas toutes les versions de décoration ou les variantes de couleur. J’ai quand même pu sauver 4 prototypes de miniatures Citroën après la cessation d’activité car ils étaient stockés chez moi. Je les ai toujours dans mes réserves depuis 1989 et, de temps en temps, je les regarde en pensant que cette belle aventure aurait pu continuer longtemps.